
Elizabeth est médecin bénévole pour HSF. Elle a exercé durant toute sa carrière en tant que médecin scolaire à Anvers. Aujourd’hui, elle nous parle de ce qui l’a motivé à s’orienter dans la médecine et l’humanitaire.
Mon père et mes oncles étaient médecins, tandis que ma mère était pharmacienne. On pourrait donc dire que j’étais “prédestinée” à suivre la même voie. Les études me semblaient passionnantes, et j’ai décidé que je choisirais ma spécialisation en cours de route.
Mon mari allait devenir gynécologue. Comme je souhaitais fonder une petite famille, j’ai pensé qu’il était préférable d’opter pour une branche de la médecine compatible avec cette situation. J’ai donc choisi de me concentrer sur la médecine préventive, en particulier l’inspection médicale des enfants et adolescents d’âge scolaire.
À l’époque, la “médecine scolaire” souffrait d’une mauvaise réputation. Je me suis engagée dans une association scientifique afin d’améliorer la qualité de cette supervision et, avec mes collègues, nous avons participé à plusieurs projets d’études. J’ai également collaboré avec l’université d’Anvers sur des projets de vaccination.
Mon centre médical étant situé à Anvers, la deuxième ville la plus peuplée de Belgique, j’ai eu un aperçu marquant de l’évolution de la société : une instabilité psychologique croissante chez les adolescents, de nombreux jeunes étudiants “fatigués de l’école” et une population immigrante souvent privée d’un accès aux soins médicaux élémentaires. Mettre en place un programme de soins et de vaccinations pour ces personnes a été un véritable défi. Sans un dispositif adapté, elles risquaient de contracter des maladies évitables.
À certains moments, nous avions l’impression d’exercer dans un pays en voie de développement. C’était de la médecine dans son essence la plus brute. De nombreux enfants et parents n’avaient jamais eu l’occasion de consulter un médecin auparavant. Pour eux, nous, médecins scolaires, pouvions être utiles et faire une réelle différence.
J’avais aussi une tante religieuse, envoyée par son monastère de Louvain au Burundi, à Ngenda, pour y construire un hôpital et une école. Tous les deux ans, elle revenait en Belgique pour voir sa famille et récolter des fonds pour son hôpital en montagne. Elle nous racontait les défis auxquels elle faisait face : le manque de moyens pour suivre les femmes enceintes, soigner les diabétiques… À plusieurs reprises, elle m’a invitée à venir l’aider, mais je n’ai jamais pu organiser ce voyage.
Il y a quelques années, mon mari s’est engagé avec “Médecins Sans Vacances” et s’est rendu plusieurs fois au Burkina Faso pour y opérer. Les photos des blocs opératoires étaient saisissantes. Pendant ce temps, en Europe, nous renouvelons nos infrastructures tous les X ans… Quelle différence entre ces deux réalités !
C’est cette prise de conscience qui m’a inspirée à rejoindre HSF et à m’engager pour un monde plus juste, où chacun puisse avoir accès aux soins de santé.
Commentaires récents